Tu m’aimes bien,
Je t’aime bien,
tu m’aimes beaucoup,
tu m’aimes un amour fou !
Tu ne m’aimes pas, je t’appartiens.
Tu me donnes tout l’amour,
tu me prives du soleil du jour.
Tu me donnes toute l’affection,
tu m’interdis toute passion.
Tu me donnes toute l’attention,
tu me refuses toute autre relation.
Tu me donnes tous tes biens,
tu me censures les miens.
Tu me fais des cadeaux,
tu me refuses tout.
Tes offrandes sont d’une grande valeur,
tu me prives de petits bonheurs.
Tu me mets comme un oiseau,
dans une cage à barreaux,
je vois tout
et ne touche à rien du tout.
Je ne peux voler vers le ciel bleu,
découvrir d’autres lieux,
veiller tard la nuit,
connaître autrui,
cueillir un fruit,
rester sous la pluie !
Je veux découvrir
le monde et m’épanouir,
en choisissant mes plaisirs.
Tu m’épargnes les soucis ;
de la vie, ils font partie.
Tu me mets à l’abri
comme les tous petits.
Je dois m’assumer et payer le prix ;
tu crois m’offrir le paradis,
non avec un grand merci.
Mais je vais partir,
je ne veux pas languir,
l’ennui me rend talée,
je veux voler de mes propres ailes,
je suis encore frêle,
petit à petit je réussirai la tarentelle,
je volerai comme l’hirondelle,
pour conquérir le monde par le ciel
et découvrir la vie comme telle. |